Les anniversaires, ça me fait toujours tout drôle. Alors, vous pouvez imaginer ce que me font les anniversaires de "disparitions" ...
Et, Brel ... Brel semble faire partie des chanteurs qu'on aime beaucoup ou qu'on n'aime pas du tout. On dit qu'il est clivant. Ceux qui n'aiment pas disent souvent : "Il me déprime ..." C'est comique, cette qualification m'a toujours amusé.
Je n'ai jamais trouvé Brel "déprimant". J'aurais plutôt dit "Juste", "Drôle", "Sévère". Mais pas déprimant. Peut être que c'est parce que je suis déprimé ... Enfin, je ne pense pas ...
Les "30 ans" ont suscités tout pleins de posts ou de publication de best-of. Je vous laisse les retrouver.
Enfin, pas tous. Pour ceux qui veulent des vieilles vidéos de Brel, ce post du Post.fr ...
Et, pour moi, MON choix de toutes les chansons de Brel.
Un texte à lire et méditer. Pour moi dans les plus belles poésies jamais écrites.
Jacques Brel
JE SUIS UN SOIR D'ÉTÉ
1968
Et la sous-préfecture
Fête la sous-préfète
Sous le lustre à facettes
Il pleut des orangeades
Et des champagnes tièdes
Et les propos glacés
Des femelles maussades
De fonctionnarisés
Je suis un soir d'été
Aux fenêtres ouvertes
Les dîneurs familiaux
Repoussent leurs assiettes
Et disent qu'il fait chaud
Les hommes lancent des rots
De chevaliers teutons
Les nappes tombent en miettes
Par-dessus les balcons
Je suis un soir d'été
Aux terrasses brouillées
Quelques buveurs humides
Parlent de haridelles
Et de vieilles perfides
C'est l'heure où les bretelles
Soutiennent le présent
Des passants répandus
Et des alcoolisants
Je suis un soir d'été
De lourdes amoureuses
Aux odeurs de cuisine
Promènent leur poitrine
Sur les flancs de la Meuse
Il leur manque un soldat
Pour que l'été ripaille
Et monte vaille que vaille
Jusqu'en haut de leurs bas
Je suis un soir d'été
Aux fontaines les vieux
Bardés de références
Rebroussent leur enfance
A petits pas pluvieux
Ils rient de toute une dent
Pour croquer le silence
Autour des filles qui dansent
A la mort d'un printemps
Je suis un soir d'été
La chaleur se vertèbre
Il fleuve des ivresses
L'été a ses grand-messes
Et la nuit les célèbre
La ville aux quatre vents
Clignote le remords
Inutile et passant
De n'être pas un port
Je suis un soir d'été.
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